La dégustation est probablement l’action la plus subjective qui soit, et puisqu’il y a autant d’avis que de palais, c’est aussi une source extraordinaire de richesses. Voici donc quelques conseils pour que cette dégustation se passe dans les meilleures conditions.
Tout d’abord, le visuel avec l’appréciation de la robe. Devant une surface blanche ou à la lumière, vous pourrez apprécier les reflets et la couleur ainsi que sa brillance. Aussi, on fera une distinction entre le centre du verre et les bords sur lesquels on peut y voir apparaître des nuances. Pour certains rosés, nous pourrons y voir des reflets violets voire bleutés.
Puis, il y a la phase olfactive que l’on appelle aussi le nez du vin. Pour commencer, il ne faut pas agiter son verre avant d’avoir senti une première fois. Lors du premier nez, sans oxygénation, vous découvrez les premiers arômes. Après l’agitation du verre de manière circulaire, d’autres arômes se dévoilent. Chaque cépage a des précurseurs d’arômes différents et des caractéristiques propres. La Syrah notamment demandera une oxygénation dynamique contrairement à un vieux Grenache qui lui sera plus sensible et en demandera moins.
Ensuite, c’est le moment tant attendu : la phase gustative. Buvez lentement et faites profiter toute la surface de votre langue pour que toutes vos papilles soient au travail. On effectue une rétro-olfaction pour fortement oxygéner le vin et envoyer les arômes directement dans les sinus.
Ainsi, vous apprécierez ses saveurs, sa longueur en bouche et pourrez imaginer l’accord met et vin idéal.
Si vous avez la responsabilité d’ouvrir la bouteille, veillez à être vigilant. Si le vin est vieux et selon les conditions de conservation de la bouteille, il est possible d’avoir des problèmes avec le bouchon, qu’il s’émiette ou même qu’il se casse. Pour les températures de service, les blancs et les rosés sont à servir entre 10 et 12 degrés. S’ils sont servis glacés, leurs arômes ainsi que les défauts seront masqués. En ce qui concerne les rouges, la température optimale est aux alentours de 18 degrés.
Si le millésime est jeune, vous pouvez ouvrir la bouteille une heure avant, en revanche pour les plus anciens, privilégiez une dégustation immédiate au risque d’oxyder le vin. Pour le service, tous les vins ne nécessitent pas de carafage. N’hésitez pas à demander conseil à un professionnel notamment à un sommelier.
Pour finir, mon dernier coup de coeur : une dégustation chez un ami vigneron qui nous a fait découvrir une bouteille de Cabernet Sauvignon Pays d’Oc / Vin d’Uzège de 1991. Quelques années après sa mise en bouteille, ce vin aurait été fougueux. Pourtant, le temps a fait son travail et c’était un moment magnifique…
Louis Chabrier